La bataille de l’euthanasie, Enquête sur les 7 affaires qui ont bouleversé la France,
Tugdual Derville
Le premier ouvrage est plus politique. Il est excellent. Il s’agit d’une véritable enquête, passionnante, qui reprend les 7 affaires si connues qui ont défrayées la chronique de ces dernières années, dont celles d’Hervé et Marie Humbert, Chantal Sébire ou encore Lydie Debaine… Où pour contrer l’émoi général véhiculé par la télévision, il est fondamental de reprendre simplement du recul, se rappeler les faits, leurs chronologie, les bilans médicaux, etc…
On pourra en particulier s’étonner de vérifier que le principal argument des promoteurs de l’euthanasie (le respect de la volonté expresse du patient qui demande la mort) est concrètement bien mis à mal : le malade, dans la plus part de ces affaires, n’ayant nullement réclamé sa mise à mort ! C’est ainsi, sans prosélytisme, que Tugdual Derville déjoue les procédés systématiquement utilisés pour manipuler l’opinion, souligne les failles là ou l’on veut nous faire croire que la seule issue possible était la mort provoquée. Loin de toute idéologie…
1001 vies en soins palliatifs, Claire Fourcade
Le second ouvrage, lui aussi sans aucun prosélytisme, est plus personnel. Il est magnifique. Il rassemble les témoignages uniques, souvent poignants, parfois difficiles, mais toujours vivants et quelquefois drôles de personnes en fin de vie. Ils ont été patiemment recueillis par un médecin, Claire Fourcade, spécialiste en soins palliatifs. Autant de perles précieuses, d’hymnes à la vie, même si ces histoires peuvent être pénibles, par des personnes accompagnées durant leur fin de vie, l’équipe soignante étant là à leur écoute, pour comprendre leurs attentes et celles de leurs proches et soigner la douleur.
Exemple de « Madame S. :
Son mari s’est installé dans le bureau. Il nous parle de sa femme. Sa femme depuis 46 ans. Sa femme qui meurt deux étages au-dessus. Il ne peut pas le supporter. Elle est calme, elle ne souffre pas, elle dure. Il nous semble, à nous soignants, qu’elle prend pour mourir le temps qui lui est nécessaire.
Pour lui chaque instant de ce silence est une violence, une absurdité, un non-sens. Ce n’est plus sa femme, elle n’est plus là, il faut qu’elle meure. C’est pourtant son temps à elle. Et c’est la loi.
La loi sur laquelle nous nous appuyons pour faire rempart à cette marée de souffrance.
- Ce qu’elle aurait aimé, c’est de revoir son petit chien…
- Pourquoi ne le lui amenez-vous pas ?
- C’est que, si elle ouvrait les yeux et qu’elle le voyait, elle serait si contente qu’elle pourrait en mourir. Alors je ne préfère pas… » (extrait d’un article du journal Le Monde 2611 2009).
Pour conclure, relisons ces paroles de l’Église relatives à la fin de vie et aux soins palliatifs : « Sur le visage de chaque être humain, encore davantage s’il est éprouvé et défiguré par la maladie, brille le visage du Christ, qui a dit : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40). (…) Que personne, en particulier ceux qui se trouvent dans des conditions de dure souffrance, ne se sente jamais seul et abandonné »(Benoît XVI, 11 02 2007, Message fin de la messe).
« Il est nécessaire de soutenir le développement des soins palliatifs qui offrent une assistance intégrale et fournissent aux malades incurables le soutien humain et l’accompagnement spirituel dont ils ont fortement besoin (Benoit XVI, 11 02 2007, Angélus) ».
Aucun de ces deux auteurs ne théorise sur la « fin de vie ». Claire Fourcade comme Tugdual Derville sont simplement de fervents défenseurs de la vie.