Il concerne en effet un aspect quasiment toujours occulté du problème : le traumatisme profond, souvent refoulé de ces femmes qui ont avorté et que nous côtoyons sans même nous en rendre compte. “En me promenant dans les rues de Portland, je croisais de respectables mères de famille ou des adolescentes en jeans, et je me rendais compte que n’importe laquelle d’entre elles pouvait entrer dans mon bureau à tout moment. N’importe laquelle de ces femmes, quelle que soit sa condition sociale, souffrait peut-être de la mort spirituelle et affective qu’endure une femme quand elle se fait avorter” (p.126).
Cet outil est d’autant plus précieux que l’auteur, catholique et psychologue de profession, nous montre toutes les limites de la psychologie dans le processus de guérison et de reconstruction de ces femmes blessées psychologiquement et spirituellement, car, elles ne peuvent se pardonner à elles-mêmes. Ce n’est que par la découverte de l’immensité de l’amour et du pardon de Dieu qu’elle est entrée dans le chemin de la guérison et qu’elle a été amenée progressivement à le proposer à toutes celles que l’avortement a plongées dans la plus sombre des tragédies. “Dieu s’était emparé de l’expérience la plus noire de ma vie et l’avait transformée en un outil de guérison. Et pour toutes ces femmes qui étaient disposées spirituellement à être touchées par le Dieu vivant, je savais qu’il y avait une réponse. Jésus était, et il est toujours le plus grand guérisseur de tous les temps” (p.136).
Ce livre est donc un immense message d’espoir et de foi en la guérison en Dieu pour toutes celles qui s’ouvrent à son pardon et à sa grâce. L’ouvrage consacre d’ailleurs le dernier chapitre à explorer et analyser les différentes étapes dans la guérison du traumatisme de l’avortement et trois annexes indiquent, respectivement, une liste des associations pour la vie, des documents vidéo et audio et une bibliographie à la fois spirituelle et pratique.
“La femme qui a livré ses enfants à la mort, quelles qu’en soient les raisons, confuses ou imposées, a un besoin désespéré d’être convaincue, plus que n’importe quelle autre au monde, qu’elle est pardonnée, non pas par un conseiller, non seulement par elle-même, mais par Dieu. Ces mères doivent arriver à croire que Dieu les aime, malgré tout, ou dans un sens plus mystérieux, même à cause de leur faiblesse. (…) Elles doivent savoir (…) que c’est pour chacune d’entre elles qu’il parle lorsqu’il dit à son Père : "Père, pardonne-leur : car elles ne savent ce qu’elles font”".
(Cardinal John O’Connor, Archevêque de New York, Membre du Conseil Pontifical pour la Pastorale des Services de la Santé)