Trompés dès le départ, nous partageons tous, au fond, une vision moraliste du péché, l’idée selon laquelle le péché est un interdit qui nous limite, qui nous empêche de nous épanouir librement. Comme l’illustre bien cette petite phrase : “manger une glace c’est bon, mais ce serait tellement meilleur si c’était un péché !”. Or, pécher est beaucoup plus qu’une “infraction au code de la route”, c’est se tromper de route, de bonheur. C’est souffrir, beaucoup, vivre en esclave et non en Fils de Dieu, et n’être, pour le coup, ni libres, ni épanouis.
Un livre à lire par tous. A qui à tendance à trop culpabiliser, la lecture de ce livre est fortement recommandée : il tempère. Car au fond, pas de mystère, ces 7 péchés capitaux, nous les connaissons et pratiquons absolument tous : l’orgueil, avec ses deux faces : l’égoïsme et l’indépendance ; la gourmandise, plus grave qu’on pourrait le penser ; la luxure, bien présente mais à ne pas confondre avec la sexualité ; l’avarice, car le pingre ne met pas sa sécurité en Dieu ; la jalousie, beaucoup plus partagée qu’on puisse le croire ! ; la colère, servie chaude ou froide et enfin, sans doute le péché de notre siècle, l’acédie, très proche de la paresse, qui ne signifie pas ne rien faire, mais vouloir faire que ce dont on a envie. A qui au contraire aurait tendance à se signer des certificats de bonne conduite, de très nombreux exemples bien concrets lui permettront de se reconnaître tout au long de ces 7 fameux chapitres ! Et ce agrémenté de nombreuses petites histoires, de citations, d’encadrés, et surtout d’un humour excellent. Ce qui fait à la fois la force et l’originalité de ce livre, qui n’est en rien un livre moralisateur et ennuyeux, mais pourrait constituer aussi son seul écueil, à trop rire nous risquerions d’oublier la souffrance qu’engendre le péché.
Il est en effet fondamental de savoir de quoi nous avons besoin d’être sauvés. Car la bonne nouvelle c’est que, comme nous le répètent sans cesse les auteurs de l’ouvrage, Jésus Christ est venu pour nous sauver de “ce mal qui nous tient tête”, gratuitement, totalement, définitivement.
Une des dernières petites histoires racontée dans le livre est une anecdote sur Saint Jérôme (vous savez, ce saint que l’on représente maigre, âgé, avec un crâne à la main). Celui-ci souffre, seul, dans une grotte au fin fond d’un désert. Dieu lui semble bien loin, quand un crucifix lui apparaît et lui demande ce qu’il a à Lui donner. Saint Jérôme veut offrir ses souffrances, ses jeûnes, ses mortifications, son travail (il a traduit la Bible en latin), etc... Mais rien à faire, le Christ en croix veut autre chose de lui. Il lui dira finalement “la seule chose que je veux de toi : ce sont tes péchés”.
Béatrice Libori