Saint Augustin commente : « A travers la passion, le Seigneur est passé de la mort à la vie, nous ouvrant la route, à nous qui croyons à sa résurrection afin de passer nous aussi de la mort à la vie. » Faire la Pâque, c’est-à-dire passer de la mort à la vie, c’est croire à la résurrection. « Ce n’est pas grand-chose - poursuit le saint – de croire que Jésus est mort ; cela même les païens le croient, même les juifs et les réprouvés ; tout le monde le croit. Mais c’est chose vraiment grande de croire qu’il est ressuscité. La foi des chrétien, c’est la résurrection du Christ » (saint Augustin, Enarr. Ps. 120,6 ; CC 40, p. 1791). (…) Il faut donc, à propos de la résurrection du Christ aller au-delà d’une foi purement intellectuelle pour en faire une expérience vivante : une entreprise qui n’a de terme, sinon au ciel. On peut avoir étudié sa vie durant, et avoir écrit des livres et des livres au sujet de la résurrection du Christ et ne pas « connaître » la résurrection du Christ ! Où puiserons-nous cette connaissance nouvelle et vivante de la résurrection ? La réponse est : dans l’Église ! L’Église est née de la foi en la résurrection ; elle en est littéralement « imprégnée », c’est-à-dire enceinte. (…) L’Exultet pascal, culminant dans le cri : « O felix culpa ! », communique, quasi par contagion, surtout si on l’entend chanter, le frisson de la résurrection. "Que le monde entier reconnaisse la merveille - dit une oraison de la veillée pascale remontant au sacramentaire gélasien - : ce qui était abattu est relevé, ce qui avait vieilli est rénové et tout retrouve son intégrité première."
Cet extrait de La vie dans la Seigneurie du Christ, tiré du chapitre consacré à la résurrection du Christ, ce veut une invitation à se plonger dans l’intégralité de ce beau livre du père Raniero Cantalamessa. Voici en effet un très bel itinéraire de ré-évangélisation et de renouveau spirituel basé sur l’épître de saint Paul aux Romains. Comme à son habitude, l’auteur écrit de façon très simple, en s’adressant directement au cœur, tout en faisant preuve d’une grande culture.
Reprenant le plan fondamental de l’épitre, l’auteur partage son livre en deux parties : la première est kérygmatique : elle nous présente l’œuvre accomplie par Dieu pour nous dans l’histoire ; la seconde est parénétique : elle nous présente l’œuvre à accomplir par l’homme qui s’appuie sur Dieu.
Signalons pour terminer que suite à la première édition de ce livre (en 1990 aux Editions du Cerf), l’auteur, en maintes occasions, en a repris le contenu lors de rencontres œcuméniques. De ces entretiens, lui est venue l’idée d’en éliminer tout ce qui pouvait passer pour trop « confessionnel » pour en faire un ouvrage proprement œcuménique, et spécialement sur la question chère à Saint Paul de la justification (cf. à ce propos la Déclaration conjointe de juin 1998 sur la doctrine de la justification de la Fédération Luthérienne Mondiale et de l’Eglise catholique). Tel est l’objectif de cette réédition de 2001.