L’auteur, le théologien Hervé Roullet, y présente les principaux mystères de la foi : l’Incarnation, Pâques et l’Eucharistie et bien d’autres sujets encore comme : Qui est Jésus ?, l’Eglise, la voie du bonheur, le pardon, etc… Tout ceci est explicité en des termes accessibles à tous. _ La partie réservée aux fêtes chrétiennes et le petit lexique final se révèleront également bien utiles au lecteur. Le Nouveau Testament y est à l’honneur ainsi que Saint Augustin et quelques autres grands auteurs de la foi chrétienne. Contrairement à beaucoup d’ouvrages récents consacrés au même sujet, le Catéchisme de l’Eglise catholique n’est en revanche pas référencié, sans doute pour alléger la lecture générale de l’ouvrage. _ L’auteur présente ainsi son livre, tout en reconnaissant les limites inhérentes à toute démarche qui serait uniquement intellectuelle, : "Le lecteur pourra (…) confirmer ou clarifier ses connaissances sur la foi chrétienne. Cependant, la connaissance intellectuelle ne peut suffire, car, comme le dit Jésus : "Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire" " (p. 8). Puisque l’ouvrage est consacré à l’explication des principaux mystères chrétiens, voyons comment l’auteur explique le terme même de mystère, bien souvent peu compris du non-spécialiste. "En se révélant aux hommes, Dieu demeure toujours un mystère que l’on ne peut jamais bien saisir : "Si tu le comprenais, ce ne serait pas Dieu" (St Augustin). Le mot mystère est très important, car il revient souvent dans le christianisme. Il faut se garder de lui donner le sens usuel de "choses bizarres ou inaccessibles". Il s’agit des plans de l’action de Dieu, qui sont parfois "cachés aux anges et aux instruits" (Lc 10, 21), mais qui paraissent clairs aux hommes éclairés par la révélation gratuite de Dieu" (p. 31). _ Et de fait, le mot mystère est couramment employé, d’abord et avant tout chez Saint Paul, à sa suite dans le Magistère de l’Eglise (le Concile Vatican II a tout spécialement mis à l’honneur le mystère pascal), enfin chez de nombreux auteurs, anciens comme contemporains. Ainsi, la Constitution dogmatique Dei Verbum commence-t-elle par nous expliquer le mystère de la Révélation : "Il a plu à Dieu dans sa bonté et sa sagesse de se révéler en personne et de faire connaître le mystère de sa volonté grâce auquel les hommes, par le Christ, le Verbe fait chair, accèdent dans l’Esprit Saint, auprès du Père et sont rendus participants de la nature divine. Par cette révélation, le Dieu invisible s’adresse aux hommes en son surabondant amour comme à des amis, il s’entretient avec eux pour les inviter et les admettre à partager sa propre vie" (§. 2). Mais l’un des plus grands mystères chrétien est très certainement le Mystère pascal : "le foyer où tout converge, et la source de laquelle tout découle. Tout le culte chrétien n’est qu’une célébration continue de la Pâque" (L. Bouyer). Plan de salut par lequel Dieu a choisit de sauver l’homme et que la liturgie des trois derniers jours de la Semaine sainte va nous donner de vivre et de célébrer. A cet égard, nous ne saurions trop recommander la lecture ou relecture du chef d’œuvre de Louis Boyer récemment réédité aux Editions du Cerf, Le Mystère pascal (réed. 2009, 480 p., 29 €, cf. également [Introduction à la vie spirituelle->832]). Livre que le Pape Paul VI recommandera lui-même dans l’une de ses audiences du mercredi, celle-ci étant spécialement consacrée au mystère pascal (9 avril 1969). Voici un extrait de cette magnifique audience, véritable méditation sur la Pâques qui vient : _ "Que veut-on dire par mystère ? Il faut avoir présent à l'esprit le double sens scripturaire de ce mot. La première signification est celle de notre langage courant, c'est-à-dire d'une chose cachée, d'une vérité enfouie : "A vous le mystère du Royaume de Dieu a été donné" a déclaré une fois le Maître (Mc 4, 11) et Saint Paul parlera du "mystère qui n'avait pas été communiqué aux hommes des temps passés" (Ep 3, 5 ; Col 1, 26). Le mystère, dans ce sens, est l'objet d'une révélation qui dévoile un secret de Dieu aux "saints", c'est-à-dire à ses fidèles, à qui il a voulu "faire connaître de quelle gloire est riche ce mystère chez les païens : c'est le Christ parmi vous, l'espérance de la gloire" (Col 1, 27). Et voici qu'apparaît l'autre signification du mot "mystère" dans le langage scripturaire et chrétien et c'est la signification la plus importante. Le mystère est le dessein divin en action, c'est l'économie de l'Evangile, cachée en Dieu depuis des siècles et, à un moment donné, rendue évidente et agissante dans le Christ (cf. Ep 1, 9 ; 3, 9). C'est l'œuvre nouvelle et divine qui s'accomplit, sur cette terre, dans le temps pour les croyants ; c'est la réalité prodigieuse du rapport vital rétabli, dans un ordre transcendant, l'ordre vital, entre Dieu et l'humanité, par le Christ, dans l'Amour divin vivant qu'est l'Esprit Saint. _ Pourquoi cette nouveauté étonnante, pourquoi ce mystère, s'associe-t-il habituellement avec l'adjectif "pascal" ? Parce que le mystère du salut s'est réalisé à travers la mort et la résurrection du Christ, à travers la croix, et parce qu'il se perpétue à travers le sacrifice eucharistique : eucharistie, passion, résurrection sont la Pâque salutaire accomplie par Jésus : "Le Christ immolé est notre Pâque" (1 Co 5, 7) notre libérateur, notre sauveur. Le mystère pascal n'est autre que la rédemption : "temporalis dispensatio divinae providentiae pro salute generis humani", c'est-à- dire l'histoire du salut (cf. Saint Augustin, De vera Rel. VII, 13 : PL 34, 128 ; cf. Vagaggini, Il senso teologico della liturgia, pp. 672 ss.), qui a son foyer dans la mort et la glorification du Christ. Le secret de ce mystère est le Verbe de Dieu fait homme et, par amour de l'homme, mort et ressuscité." (voir le texte intégral). En bref et pour revenir à La foi catholique avec des mots simples, voici un petit ouvrage sans prétention qui nous aidera à lever le voile sur le grand et magnifique mystère de notre foi, sur ce plan de salut que Dieu a voulu pour chacun de nous.