Sans langue de bois, par ce court entretien sur l’islam avec le Professeur Marie-Thérèse Urvoy, Louis Garcia nous présente la doctrine et les pratiques islamiques.
Le Professeur Urvoy, spécialiste reconnue internationalement en islamologie, connaît en effet parfaitement la question. Aussi nous partage-t-elle son savoir, transformant ce livre en un vrai petit manuel indispensable à lire aujourd’hui.
Car nous ignorons beaucoup de choses concernant la religion musulmane et, c’est un fait, les médias ne nous aident pas à y remédier, figés dans un « political correct » navrant.
Ainsi sur les origines du Coran, la vie de Muhammad et sa quasi « divinisation », sur la charia, l’importance capitale de la communauté, la djihad, la place de femme, etc… les explications sont toujours claires, concises, parfaitement documentées. Un vrai travail d’universitaire habituée à l’enseignement. Si les questions sont souvent provocantes, les réponses sont toujours posées et scientifiques.
En voici un court extrait, commençant par une citation du Président tout nouvellement réélu de la Turquie : « D’emblée je préfère laisser la parole à un musulman généralement accepté par les Occidentaux laïques et chrétiens, M. Erdogan qui déclare, piqué :»Il n’y a pas un islam modéré et un islam violent ; l’islam c’est l’islam !« En effet, un islam modéré est concevable mais il sera toujours le fait de l’individu musulman, non pas du groupe. Seul et sans pression de la communauté, le croyant peut vivre l’islam en le ramenant à la sphère privée de la religion et à la pratique intérieure personnelle, sans revendication communautariste. Il n’a pas besoin de marqueurs sociétaux. Son assimilation, lorsqu’il est hors du Dar al-Islam (terre d’islam) est alors facilitée dans une société civile et laïque du pays d’accueil. C’est toujours en groupe que les musulmans sont susceptibles d’élever des revendications pour exercer leurs droits et leurs obligations. Ces derniers doivent alors prévaloir là ou ils se trouvent, quel que soit le prix, car ils sont la concrétisation des »droits de Dieu et de Ses serviteurs« » (pp. 23-24).
Un mot pour conclure sur les appels du Saint-Père, à la fois constants et indispensables, au dialogue et à la paix avec le monde musulman. Agissant en pasteur, et quel pasteur !, et non en universitaire, les propos ne se situent pas du tout sur le même plan. Ce serait une erreur de penser que le Pape pêche par pacifisme béat. Il est parfaitement informé. Faisons lui confiance.