Monseigneur Léonard a bien fait de prendre un tel risque car le résultat s’avère passionnant et essentiel ! Lui qui a déjà été plusieurs fois victime des femen tient en très haute considération la femme et sa vocation.
"L’Eglise ne sera Mère de Dieu en ce monde qu’à la manière de Marie. Elle est, comme Marie, « Mère de la grâce divine », mais elle ne l’est pas par ses propres forces. Sa grâce est d’être l’Epouse du Christ, comme nous l’avons vu. Elle en sera donc féconde que par l’Esprit du Christ. Comme Marie, elle ne peut être Mère de Dieu qu’en étant vierge. Car Marie n’est pas mère en dépit de sa virginité, elle l’est grâce à sa virginité. Il ne peut en être autrement. Ce n’est pas par ses propres ressources ni en vertu d’un quelconque pouvoir humain que Marie est mère de Dieu. (...) l’Eglise ne peut être Mère de Dieu en vérité qu’en étant vierge, c’est-à-dire toute dépendante de l’action de l’Esprit Saint" (pp. 29-30).
Marie, l’Eglise et la femme, c’est donc sur les liens qui unissent ces trois réalités indissociables que l’Archevêque de Malines-Bruxelles se penche dans cet ouvrage à la fois d’une grande concision et profondeur. Un livre à chaudement recommander ! Les phrases sont courtes, faciles à lire, mais demandent souvent d’être relues plusieurs fois... Loin de toute théorie pro-gender, ou encore volonté de donner à la femme un rôle qui ne serait pas le sien, nous dévoilent la merveilleuse mission de la femme dans l’Eglise et dans le monde.
Sa théologie mariale et ecclésiale est, explique-t-il, largement inspirée de l’éminent théologien Hans Urs von Balthasar, mais aussi de Louis Bouyer, Henri de Lubac, et bien entendu de Saint Jean-Paul II.
"Pour la révélation biblique, toute l’humanité et toute l’Église, hommes et femmes ensemble, se tiennent devant Dieu comme une Femme qui, dans l’accueil du Christ, « représentant » du Père, est capable d’engendrer Dieu en ce monde. Voilà qui peut jeter une certaine lumière sur la condition féminine, objet de tant de débats aujourd’hui. Comme le soulignent avec force Balthasar, Bouyer et Le Fort (...) la femme dans le grand mystère de l’amour et de la procréation, est marquée par l’intimité et l’accomplissement, tandis que l’homme se caractérise par l’extériorité et l’incomplétude. Parce que, dans son fond métaphysique, l’humanité est essentiellement féminine face à Dieu, parce que la femme est le symbole accompli de l’humanité toute entière, la femme en ce monde, peut être pleinement réussie en son humanité par son seul être de femme, en étant simplement elle-même, sans devoir nécessairement jouer un autre rôle social que celui de sa féminité." (pp. 48-49).
L’Eglise au féminin, De la place de la femme dans l’Église, Mgr André-Joseph Léonard, ed. Les Béatitudes, 2015, 80 p., 9,50 euros