Le mystère pascal : tel est le centre de la contemplation du Père Marie-Eugène (1894-1967), ce carme, dont la cause de béatification est en cours, est le fondateur de l’institut Notre-Dame de Vie (à Vénasque).
Ce tout petit ouvrage constitue une aide magnifique pour vivre les jours saints du triduum pascal qui approchent. Dans un style simple, oral, mais d’une très grande profondeur, le Père Marie-Eugène nous livre les secrets de son âme après des années passées à contempler le Christ mort et ressuscité. Lors de ses prédications pour les offices de la semaine sainte du début des années 60 (Eucharistie, mystère de l’agonie, Chemin de Croix, Marie espérance dans la nuit, Résurrection, Marie Mère du Ressuscité), il nous fait découvrir le visage à la fois humain et divin du Christ, venu accomplir le mystère de notre salut.
En voici quelques courts extraits :
Pour le Jeudi Saint : "Quelle est cette vie qu’il nous donne ? Elle est la participation à sa nature divine par la grâce. Jésus nous donne en même temps tous ses privilèges, il se donne complètement à nous pour que nous devenions lui. Comme le fait remarquer saint Augustin : c’est lui qui nous mange, c’est lui qui nous prend, nous assimile à lui, nous fait lui" (p. 17).
Pour le Vendredi Saint : "Simon de Cyrène, vous n’avez pas compris, comme nous ne comprenons pas nous-mêmes quand Jésus nous impose notre croix. Elle est source de lumière, elle est source de vie. « Que sait-il, dit saint Jean de la Croix, celui n’a pas souffert ? » Nous protestons... Heureusement, ô Jésus, comme les soldats romains, eux avec brutalité, et vous avec une miséricorde infinie, vous ne cédez pas à nous craintes, à nos instances. Vous nous laissez la croix, la bonne croix. Soyez courageux pour nous imposer la croix nécessaire à notre purification, la croix qu’exigent notre mission et notre fécondité. Nous vous en prions, donnez-nous cette croix, sachez vaincre nos résistances. Comme Simon de Cyrène fut récompensé par la foi de ses fils, et par sa propre foi, nous aussi nous le serons. Merci, ô Jésus, de votre fermeté" (p. 46).
... Jésus tombe une seconde fois : "Ô Jésus, nous vous adorons dans cette douloureuse attitude ; nous adorons votre force, nous adorons votre faiblesse. L’Esprit de Dieu vous-a-t-il quitté ? Non, c’est la preuve de sa présence. Il crée les antinomies ; les impressions de faiblesse, les impuissances deviennent la preuve de sa présence. Quel langage étrange ! Jésus, aidez-nous à comprendre d’une façon concrète que l’impression de faiblesse, la chute, doivent être le piédestal de notre confiance et provoquer chez nous un appel à l’Esprit" (p. 49).