Sufficit tibi gracia mea
Bref, la première partie de ce livre, où Robert Sarah nous relate sa vie, est un vrai régal et se lit comme un roman. Or, il ne faut pas oublier qu’il fut ordonné prêtre (le 20 juillet 1969) puis évêque de Conakry (à la suite de Mgr Tchidimbo qui fut enfermé et torturé) dans un pays déchiré par la dictature communiste de Sékou Touré.
Il n’hésite pas non plus à nous raconter ses moments de découragements, face à la charge épiscopale, notamment, sous Touré, à sa tristesse de devoir quitter son ministère en Afrique pour se retrouver à la charge d’importantes responsabilités à Rome... Car c’est un homme profondément attaché ses racines. La Croix du Christ et la prière furent et restent ses uniques soutiens.
Grâces à ses différentes charges romaines, il bénéficie aujourd’hui d’une acuité et d’un regard universel sur toute question. Le 7 octobre 2010, le pape Benoît XVI le nomme en effet président du Conseil pontifical Cor Unum, lequel traite toutes les questions en rapport avec les activités caritatives. Le Saint-Père alors, auquel le Cardinal vaut une très grande admiration (il le cite d’ailleurs très souvent), lui dira : "Excellence, je vous ai nommé à Cor unum car je sais qu’entre tous vous avez l’expérience de la souffrance et du visage de la pauvreté. Vous serez le mieux à même d’exprimer avec délicatesse la compassion et la proximité de l’Eglise auprès des plus pauvres" (p. 108). Quelques semaines plus tard, il est créé cardinal toujours par Benoît XVI lors du consistoire du 20 novembre 2010. Le nouveau Cardinal à la tête de Cor unum restera fidèle à sa mission : "le vrai soulagement que nous devons apporter aux pauvres et aux personnes éprouvées n’est pas seulement matériel, mais spirituel. Il faut leur révéler l’amour, la compassion et la proximité de Dieu. Dieu est avec nous dans l’épreuve" (p. 113).
Bref voici un livre à lire absolument et à méditer.