Ceci dès l’avertissement initial, qui n’est pas à “sauter” comme nous pouvons avoir coutume de le faire, car il est riche en conseils et enseignements. “Si "amateur", vient du verbe "aimer", commence par expliquer l’auteur, ceci est un ouvrage d’amateur. Si l’"amateur" se hâte vers ce qu’il aime sans toujours veiller à la fermeté du sol où il pose le pied, rétablissant par le pas suivant l’équilibre que menaçait le faux pas précédent, ceci est encore une œuvre d’amateur” (p. 9). Et le père dominicain D. Barthélemy, qui a donc dédié sa vie à l’étude des Ecritures, de nous mettre en garde contre toute lecture qui serait uniquement technique et historique. Aussi recommande-t-il une “lecture globale”, c’est-à-dire, qui n’isole pas un livre des autres (d’où l’intérêt de l’usage des parallèles) et surtout une lecture centrée “sur ce que Dieu veut nous dire de Lui”. Il en vient alors à distinguer “l’Ecriture”, de la “Parole” qui parle au cœur de l’homme. Or, “Pour qu’une voix soit reconnue, il ne suffit pas qu’on l’ait déjà entendue… Encore faut-il que, du moins par son accent, elle vous ait parlé. Celui qui n’a pas déjà identifié l’accent de la parole de Dieu en sa vie ne pourra donc déchiffrer une parole de Dieu dans l’Ecriture. Je n’arriverai jamais à me placer sur la bande de longueurs d’ondes où sa voix peut être reconnue, si cette bande de longueurs d’onde n’est pas la résidence habituelle de mon silence aimant” (p. 11).
S’agissant du corps du texte, l’idée maîtresse de l’auteur est donc de chercher à restaurer l’image défigurée que l’homme se fait trop souvent de Dieu, et ce en s’appuyant sur les grandes figures de l’Ancien Testament, grâce en particulier, à Job, Adam, en passant par Moise, David et Osée. Restauration qui ne se fera souvent que dans une lutte entre la créature et son Dieu… Prenons pour seul exemple David qui apprend la mort de son fils Absalom (ce dernier était partit en guerre contre lui) : “Alors le roi, saisi d’émotion, monta dans la chambre au-dessus de la porte et pleura. Il disait en marchant : Mon fils Absalom ! mon fils, mon fils Absalom ! Que ne suis-je mort à ta place ! Absalom, mon fils, mon fils !” (2 Sam. 18, 33). “Il fallait, explique l’auteur, que fut broyé ce cœur de fils d’Adam pour qu’il devint vraiment “comme le cœur de Dieu”, pour qu’il put prophétiser cette réponse qui s’adresse de la part de Dieu à lui-même David et à tous les fils rebelles” (p. 141). Ceci pour illustrer comment l’auteur, en partant de l’histoire de David révèle, en partie, la vraie image de Dieu : un Dieu qui sacrifie son Fils unique sur la Croix afin que ses fils rebelles reçoivent la vie.
Mais le livre est bien trop riche pour pouvoir se résumer ou se limiter à quelques citations, mieux vaut rapidement se le procurer et le lire… ou le relire.