« Je vous raconte tout cela pour témoigner de ce qui s’est passé en moi durant ces longues minutes où j’étais auprès de Jésus, comme vous dans l’adoration. J’étais bouleversée, car je percevais l’amour qui rayonnait de lui. Je savais ce que j’avais fait, je connaissais mon péché, je ne pouvais guère me disculper, ayant été prise en flagrant délit. Mais lui ne me condamnait pas et en même temps, il souffrait de ce poids de péché qui m’habitait et qui habitait tout ceux qui m’entouraient. Quand vous êtes devant lui avec toute votre misère et votre péché, ne jouez pas la comédie des gens bien, n’ayez pas peur d’étaler devant lui votre péché, laissez jaillir la miséricorde de son Cœur divin. Il ne vous condamne pas, il souffre de votre péché, car il a pris sur lui nos infirmités et s’est chargés de nos maladies. J’en ai fait l’expérience alors que tous étaient partis, je suis restée seule avec lui. Il m’a remise debout en me disant ces mots brulants de miséricorde : »Moi non plus, je ne te condamne pas, va et désormais ne pèche plus« . Non seulement il ne me condamnait pas, mais en plus il me donnait la force de me remettre debout pour repartir sur le chemin de la vie avec dans mon cœur le désir d’un amour vrai, d’un amour fort. Voilà, je vous invite à expérimenter dans l’adoration ces moments intenses où la miséricorde divine nous enveloppe pour nous libérer de notre péché et nous donner la force de l’amour » (pp. 80-81).
Sur le même thème, mais dans un tout autre style, signalons, la réédition, fort opportune en ce début d’Année sacerdotale, de méditations de Saint Pierre-Julien Eymard sur l’adoration : Adorer en esprit et en vérité, Editions F.-X. de Guibert, mai 2009, 198 p., 17 €.
Fondateur de la congrégation du Saint Sacrement et des Servantes du Très Saint Sacrement, Saint Pierre-Julien Eymard fut contemporain et ami du Curé d’Ars, que beaucoup de points rapprochent. Ce grand apôtre de l’Eucharistie invite à adorer en esprit et en vérité, c’est-à-dire loin de toute consolation sensible ou superficielle. Ce livre est donc une invitation à la pauvreté, à quitter la rencontre sensible avec Jésus-Christ, pour un amour profond et vrai avec le Dieu caché, voilé. La spiritualité de ce saint, centrée sur l’amour du Christ, invite à aller puiser à la source de la vie divine, l’Eucharistie : là nous pouvons recevoir toutes les grâces nécessaires à notre vocation de chrétien. Un chapitre de l’ouvrage est consacré aux conseils pratiques de Saint Pierre-Julien Eymard pour une heure d’adoration.
« … l’heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car ce sont là les adorateurs que le Père demande. Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité. » (Jean 4, 23-24).