De la lettre à Philémon, épître peu connue de saint Paul, l’auteur tire une leçon fondamentale que l’Apôtre lui-même a expérimentée :
La sainteté n’est pas l’accomplissement de telle ou telle consigne, mais la rencontre avec le Christ qui nous aime inconditionnellement .
En effet, après sa rencontre avec le Christ sur le chemin de Damas, Paul, juif zélé et appliqué à suivre rigoureusement la Loi - tout extérieure - , a compris que la seule loi valable était la loi, intérieure cette fois : celle de l’Amour ...
Une loi beaucoup plus exigeante finalement que l’obéissance servile à une règle, car elle exige le don de soi.
Et c’est cette amitié avec le Christ, cette présence de Dieu en nous - que nous appelons l’Esprit Saint - qui peut à la fois nous éclairer sur ce qui est bon, nous donner envie de l’accomplir, et nous libérer de tout ce qui nous en retient : la crainte de ne pas y arriver, la culpabilité, l’amour de soi.
Fort de cette expérience, Paul va la proposer à Philémon.
Alors en prison, il reçoit la visite d’Onesime, esclave qui s’est échappé de chez son maître Philémon et vient demander son aide à Paul.
Après avoir fait connaître à Onesime la véritable libération, celle de l’évangile, Paul va rappeler à son ami cette même leçon au moyen d’une lettre.
Il ne va donc pas lui faire de longs discours sur l’esclavage - légal à l’époque - pour condamner une telle pratique ; il ne va pas non plus profiter de son autorité d’apôtre pour ordonner en conséquence à Philémon de libérer son esclave ...
Mais il va le mettre en face de sa conscience et de cette loi intérieure de l’amour
Il lui fait comprendre qu’Onésime est avant tout son frère.
« Tu avais un esclave et je te renvoie un frère »
Avec ce simple mot « frère » il le place ainsi devant sa propre liberté, celle de faire le bien.
Une lecture courte mais efficace, qui offre en définitive une riche réflexion sur ce qu’est la véritable liberté : la liberté chrétienne.