Dieu nous aime beaucoup trop pour être un chic type ! Cette boutade résume en quelques mots ce que l’auteur veut nous dire à travers cet ouvrage :
Le vrai Dieu est beaucoup plus enthousiasmant que le Dieu fade, dépourvu de mystère, qu’en ont fait les hommes, devenu suivant leurs désirs une idole manipulable, mais qui, ainsi réduit à leur petite mesure, est incapable de les élever au dessus d’eux-mêmes, incapable de les combler, en définitive.
Car en réalité, c’est un Dieu indomptable - celui de la Bible qui invite à l’aventure comme il l’a fait avec Abraham : quitte ton pays et va dans le pays que je t’indiquerai.
C’est un Dieu qui veut s’emparer de nos vies pour les rendre passionnantes, un Dieu enfin qui désire nous transformer.
Bien loin, en tous cas, de ces pauvres caricatures :
- Soit un Dieu marchand avec lequel on négocie le paradis comme on règle une police d’assurance-vie en payant régulièrement des mensualités ;
- Soit un Dieu thérapeute, un Dieu du bien-être qui garantirait la santé - devenu un bien suprême - et donnerait ainsi l’illusion d’une vie parfaite et sans fin ;
- Soit un Dieu horloger, celui de Voltaire, invité à rester au ciel pour nous laisser libres et indépendants, et qu’on appellerait de temps en temps en cas de besoin.
Par ailleurs, d’autres caricatures de Dieu, comme celle du père fouettard et moraliste, ou celle du dieu marionnettiste et capricieux, ont définitivement éloigné nos contemporains de toute idée même de Dieu et les ont fait sombrer dans l’athéisme.
Le problème, c’est que si Dieu n’existe pas, tout est permis, selon la célèbre formule de Dostoïevski.
Il faut alors instaurer une morale laïque reposant sur des valeurs - simples conventions sociales - qui, par conséquent, faute de vérité absolue et transcendante, deviennent relatives, et de ce fait peuvent devenir mauvaises.
La vérité - qui nous rendra libres - est nécessairement Une, tandis que la véritable tolérance ne consiste pas à mettre sur le même pied la vérité et l’erreur, mais à respecter les personnes, quelles soient leurs opinions, même si elles sont erronées.
De la même façon, on ne peut mettre sur le même pied le bien et le mal. En effet, si Dieu est plein de miséricorde pour le pêcheur, Il ne tolère pas le péché.
Dieu nous aime beaucoup trop pour être tolérant !
Bien au contraire, comme tout bon Père, il désire nous faire grandir, et son amour est forcément exigeant : "soyez parfaits comme votre Père du Ciel est parfait."
Et la véritable perfection réside dans l’amour qui, bien loin de cette tolérance mièvre frisant l’indifférence envers notre prochain, consiste à vouloir son bien au point de renoncer à soi-même et de donner sa vie pour lui… comme Jésus l’a fait pour nous.
« Moi, je suis venu pour que mes brebis aient la vie, la vie en abondance. »
Le bien suprême que nous devons désirer pour nous-mêmes et notre prochain est cette vie : la plus grande des aventures à laquelle nous soyons appelés par ce Dieu qui s’est fait homme pour que nous soyons Dieu.