Voici un livre enthousiasmant et plein d’espérance en ces temps perturbés, puisqu’il s’agit de conversion : celle de l’auteur d’abord, qui accompagne son témoignage de riches réflexions sur le travail de la grâce en amont de toute conversion, et de la joie qui illumine cette nouvelle vie en Christ.
Puis dans une deuxième partie, sept témoignages de convertis édifiants, ces cœurs brûlants qui au milieu des tourmentes du siècle dernier et au cours d’une vie souvent mouvementée, ont fini par trouver l’objet de leur quête éperdue : ce Dieu d’amour infini.
Ce Dieu qui, depuis le fameux « Adam où es tu ? » cherche l’homme,
comme le Bon Pasteur auquel Jésus s’identifie, appelle sans se lasser sa brebis perdue, ou comme ce Père qui attend patiemment le retour du fils prodigue.
Ce Dieu qui humblement se fait mendiant respectant infiniment notre liberté : « Voici que je suis à la porte et je frappe ».
Il n’est pas étonnant alors que l’homme éprouve au fond de lui un manque, une sorte d’insatisfaction douloureuse, une soif d’absolu inassouvie, un besoin d’amour vrai, définitif, un désir d’infini que seul ce Dieu d’amour peut assouvir, puisque c’est Lui qui l’a mis dans nos cœurs.
Ce qui faisait dire à Saint Augustin :
« Tu nous as fait pour Toi ô Mon Dieu, et notre cœur est inquiet tant qu’il ne se trouve en Toi »
Mais l’esprit du monde recouvre ce manque d’une épaisse couche de matérialisme hédoniste, étouffant ces inquiétudes métaphysiques et spirituelles.
Pire encore, l’homme moderne, dans un déni de sa finitude, comme de l’infinitude à laquelle il aspire, se trompe de liberté.
En voulant s’affranchir de sa dépendance de créature, en se targuant d’être sa propre origine et sa propre fin, il ne sait plus qui il est et ne sait plus où il va. Il perd en fait la vraie liberté - celle des enfants de Dieu - et du même coup, son identité de fils, noyant sa solitude dans une accumulation de plaisirs fugaces qu’il prend pour du bonheur.
Tous ces convertis, l’auteur en tête, témoignent donc de l’aboutissement éblouissant de cette quête : la rencontre avec l’Amour infini qui se révèle de manière unique et singulière à chacun d’eux. En effet, aucune conversion ne ressemble à l’autre, chacune s’opérant quand la personne se laisse regarder par ce Dieu d’Amour : Jésus fixa son regard sur lui [Pierre] et l’aima.
Mais attention ! prévient l’auteur :
il ne faut pas rester sur le Mont Thabor
car si cette conversion est une véritable renaissance, elle n’est pas acquise une fois pour toutes, elle est au contraire un point de départ, puis le labeur de toute une vie, qui ne sera pas pour autant un long fleuve tranquille ; ces cœurs brûlants en témoignent - certains finiront martyrs !
En effet, la conversion entraîne la mission : être des témoins (en grec, márturos ) parfois jusqu’au prix de sa vie.
Paul, le premier, en est la preuve vivante : lui le persécuteur, en se laissant saisir par le Christ, devient immédiatement missionnaire ; à tel point qu’il est appelé l’Apôtre des nations, et finit par mourir pour rendre témoignage à la vérité, comme le Christ nous l’a demandé : « Vous serez mes témoins jusqu’aux extrémités de la terre ».